Délicieux Amis passionnés par l’occulte, l’ancien, voire même le Grand Ancien, bienvenue dans les un nouveau jeu dans l’univers du génie tourmenté Lovecraft ! Mais rassurez-vous, aujourd’hui il n’est point question d’un traditionnel jeu où les joueurs passent 3/4 de leur temps à fuir des horreurs indicibles en tentant de rester sain de corps et d’esprit, non …
Cthulhu : Death May Die montre qu’il est temps pour les héros en tout genre de s’acheter un peu de courage pour se lancer à l’assaut des vilains Cultistes organisant des rituels d’invocation. Cette fois-ci au lieu de collecter des preuves discrètement, vous partez à l’assaut des malandrins encapuchonnés afin de leur faire passer le goût d’apporter la ruine et la désolation sur notre planète déjà souffrante.
Enfin les joueurs frustrés par ces heures d’investigation, de jeu de rôle dans cet univers aussi punitif qu’effrayant vont prendre leur revanche et donner un aperçu de leur souffrance à ces Grands Anciens.
Je remercie Asmodée de m’avoir fait parvenir un exemplaire du jeu afin de le découvrir et de vous le présenter.
Sans plus attendre, chargez vos armes à feu, aiguiser vos machettes et préparez vos sortilèges les plus redoutables, les monstres n’ont qu’à bien se tenir
La Mécanique :
1 à 5 joueurs incarnent des anti-héros aux styles et personnalités très marqués, allant de la bonne sœur à la jeune fille en robe à pois. Ces protagonistes un peu détraqués par un trouble psychiatrique latent ont décidé de protéger le monde des monstres et autres affreux cultistes pratiquant un rituel d’éveil d’un Grand Ancien.
Les aventuriers ne se contentent pas uniquement de rechercher des indices sur les sombres actes se déroulant dans un vieux manoir, un laboratoire ou un bâtiment désaffecté. Ils sont venus pour en découdre physiquement avec la menace !
Au cours des 6 épisodes aux intrigues variées, vous résoudrez les missions données en suivant les divers objectifs. Les 2 Grands Anciens : Cthulhu et Hastur, fournis dans la boîte vous permettent de varier la stratégie de chaque épisode. Le premier aura tendance à faire apparaître des cultistes en des endroits précis à chaque progression de son rituel. Le second marque les joueurs de son signe en déclenchant ultérieurement des effets selon ne nombre que vous avez accumulé. Il ne se prive évidemment pas de faire apparaître ses disciples et des cultistes lui aussi.
Ceci permet de varier, à défaut de transformer, les épreuves rencontrées et la manière d’entreprendre la partie. Il faudra vous adapter aux compétences et événements propres à chacune de ces diaboliques entités. Vous disposez donc en quelque sortes de 12 scénarios. Chacun d’eux proposent 2 actions uniques à résoudre aux bons endroits afin de faire progresser l’histoire.
S’il est commun pour les investigateurs des jeux dans l’univers de Lovecraft de posséder une jauge de santé physique et une de santé mentale à maintenir au-dessus d’un seuil fatal, elles sont ici utilisées d’une manière différente et rafraichissante.
En effet la santé mentale n’est plus qu’une simple jauge handicapante puisqu’elle vous permet de « sombrer dans la folie ». Pour une fois devenir zinzin après avoir rencontré l’indicible n’entraîne pas irrémédiablement la fin de votre psyché bien au contraire. En perdant des points de santé mentale, chaque seuil atteint vous permet d’améliorer l’une de vos compétences tout en subissant le contre coup de votre folie. Certains palier vous apportent même un dé supplémentaire à chacun de vos jets. En résumé, plus vous êtes fou et désinhibé, plus vous vous démenez pour survivre.
C’est une des mécaniques que je trouve très intéressante de ce Cthulhu Death May Die, les personnages ne sont plus de fragiles petits humains qui périclitent au premier coup de stress subi.
Il existe d’ailleurs une troisième piste : celle de stress. Encore une brillante innovation révélant que vos personnages en ont dans le pantalon ! En prenant un point de stress vous pouvez relancer un dé, qu’il s’agisse de votre lancer ou de celui d’un ennemi. Cependant si vous devez subir un point de stress en étant au maximum de votre jauge, vous risquez de subir une blessure à la place.
Les compétences des personnages sont également intéressantes puisqu’elles apportent une certaine diversité entre chaque protagoniste. Parmi les 3 disponibles, l’une est unique à votre héros alors que les 2 autres sont tirées d’une liste globale. Chaque niveau de compétence débloqué la rend plus performante. Prenez garde à ne pas devenir trop gourmand en atteignant le seuil fatal de votre piste de santé mentale à force de vouloir gagner en puissance.
Les tuiles du plateau de chaque épisode constituent une carte souvent plus petite que celles rencontrées dans les Demeures de l’Épouvante, ce qui favorise les rencontres et la confrontation.
Les épisodes proposent des cartes découvertes à révéler pendant votre résolution de l’histoire.
Lorsque vous finissez votre tour sur une zone sûre et sans monstre, vous enquêtez et tirez un carte Découverte.
Elles vous confrontent à une situation en vous demandant de faire un choix : subir ou gagner l’effet inscrit sur la droite ou sur la gauche de la carte. Vous glissez alors cette découverte sous votre plateau pour ne laisser apparaître que la partie que vous avez déterminé. Il peut s’agir d’atouts, comme un allié ou un objet, mais aussi d’un handicap à trainer avec vous.
Les cartes Mythes, comme à l’accoutumée dans les jeux de cet univers, dresseront des embuches sur votre progression. Ces dernières ont la fâcheuse tendance à faire apparaître des créatures malfaisantes sur le plateau, à faire progresser le rituel sur sa piste, et à provoquer des événements plus qu’indésirables.
En vous afférent à interrompre le rituel en cours, il peut arriver que sa progression sur la piste d’invocation déclenche l’apparition du Grand Ancien. Dans ce cas il vous est indispensable de poursuivre son interruption en suivant l’objectif de la mission pour avoir une chance de renvoyer la sombre divinité à coup de pied dans l’arrière train dans les tréfonds d’où elle provient. OUI vous pouvez ENFIN calmer Cthulhu avec une bonne rustine entre les tentacules ! Si vous échouez et que le rituel atteint la fin de la piste d’invocation vous perdez la partie.
Attaquer des Grands Anciens peut sembler incohérent pour les inconditionnels de cet univers aux règles et codes érigés depuis des éons. C’est pourtant l’essence même de ce jeu à la sauce Pulp : une action prédominante sur l‘investigation. Certes quelques détails comme un modèle réduit de Cthulhu se baladant dans les différentes pièces d’une maison peut entraîner un soucis d’immersion mais bon … Si vous jouez à ce jeu c’est avant tout pour dégommer du monstre !
Le Matériel et les Illustrations :
Bien que les jeux dans l’univers de Lovecraft soient représentés de manière assez similaire dans la plupart de leurs versions, force est de constater que les éléments et les illustrations de ce jeu sont un cran au-dessus du lot.
Les illustrations sont très immersives, qu’il s’agisse des tuiles avec les effets d’ombre et de lumière, des des personnages du début du 20ème siècles à la personnalité transcrite dans leurs atours… et leurs histoires personnelles.
Comme à l’accoutumé les héros sont hauts en couleurs et très différents les uns des autres, tout en respectant les clichés dont ils sont issus.
Le matériel quant à lui est élégant et de qualité, qu’il s’agisse des tuiles ou des figurines qui, bien que trop statiques pour les monstres, restent d’excellente composition. Les modèles des Grands Anciens sont eux si bluffant qu’ils peuvent mettre mal à l’aise. Entre les nombreuses tentacules et dents d’Hastur ou la peau poulpeuse de Cthulhu, vous ne souhaiteriez pas les rencontrer en face.
Une mention spéciale doit être apportée au système de rangement du jeu qui, avec des inserts plastique limités aux figurines, permet de stocker tous les éléments de chaque scénario dans leur propre boîte, tout comme celui des Grands Anciens.
En Conclusion :
Cthulhu Death May Die est une véritable bouffée d’air frais dans cet univers ludique souvent sclérosé. Le thème a été utilisé à plus d’un titre, souvent à mauvais escient, remanié et détourné pour promouvoir des expériences souvent passables, mais avec Cthulhu Death May Die il est parfaitement justifié et adapté.
Il faut clairement oublier la notion d’investigation subtile au profit de combats répétés contre d’horribles monstres à l’instar d’un film de série B. S’il peut sembler un peu répétitif d’anéantir les sbires en progressant à grand coup de boule de feu, de fusil ou de machette dans les rangs ennemis, les actions spécifiques de chaque scénario vous sortent de la routine. En effet bien que les monstres meurent relativement vite, on ne tarde pas à se retrouver submergé après la lecture de quelques cartes mythe. Le fait d’être poursuivi par un monstre lorsque l’on quitte sa pièce empêche de se précipiter impunément sur l’objectif, vous privant également d’une découverte potentiellement salvatrice.
Le dynamisme est véritablement le mot clé de ce jeu qui a inconditionnellement séduit ma Meeplette, anciennement ardente supportrice des Demeures de l’Épouvante.
Je vous recommande chaudement de le découvrir et de vous laisser … convertir au culte de la série Death May Die si vous souhaitez dégommer du monstre frénétiquement en laissant s’exprimer vos pulsions et folies refoulées. De nombreuses heures d’action vous attendent. Elles sont dores et déjà enrichies par l’ajout d’une extension qui vient de sortir : la Saison 2. Je vous la présenterai dans un prochain article.
Laisser un commentaire