Délicieux Aventuriers bonjour !
Connaissez-vous les jeux de type Rogue Like ? Il s’agit d’une catégorie de jeu inspirée d’un ancien hit des année 1975 Colossal Cave Adventure.
Mini Rogue, édité chez Nuts Publishing, vient d’arriver entre les mains de ses backers. Il est le fruit du travail des passionnés Paolo Di Stefano et Gabriel Gendron.
Mais de quoi s’agit-il ? Vous incarnez un héros archétype (mage voleur guerrier), pénétrez dans un donjon où chaque salle renferme soit un péril, soit un combat soit un trésor, jusqu’à vaincre le boss final du donjon. Très représenté dans l’univers du jeu vidéo mobile et PC, certains jeux de société ce sont inspiré de ce style, mais jamais autant que Mini Rogue.
Je remercie Nuts Publishing pour leur confiance. Ils m’ont envoyé un exemplaire de Mini rogue ainsi que de son extension Damnées des Profondeurs.
Cet article n’est pas sponsorisé.
La Mécanique :
Qu’il soit présenté au format jeu vidéo ou en jeu de société, un Rogue-like doit répondre à quelques exigences. Il doit avant tout proposer une grande part d’aléatoire et de re-jouabilité. Ceci est atteint par une mise en place de salles et de rencontres aléatoires. Il faut ensuite valoriser la monter en puissance de votre personnage via de l’expérience, de l’or, des objets, des potions et des compétences.
Enfin un rogue-like se doit d’être difficile à remporter. Souvent axé sur un enchaînement d’épreuves à surmonter, atteindre la fin du donjon avant de mourir relève généralement de la gageure.
Il s’agit même d’une autre caractéristique allant souvent de pair avec ce genre : le Die & Retry. Vous découvrez une petite partie peu du jeu, succombez, recommencez en anticipant l’imprévisible, mourrez un peu plus loin, recommencer, etc …
Prévu pour 1 à 2 joueurs, Mini Rogue répond absolument à ces critères en arborant son propre style graphique à l’ancienne. A l’aide de dés, vous définissez de manière aléatoire les types de monstres rencontrés, les types de récompenses gagnées ou pillées, les maux qui vous affectent comme les dégâts infligés aux engeances démoniaques.
En commençant par la carte la plus en haut à gauche d’un carré de 9 cartes, vous remplissez les conditions de l’épreuve rencontrée. La majeure partie de ces dernières consiste à réussir un test de compétence, à savoir obtenir un 5 ou un 6 sur votre dé de Héros.
Si une réussite d’une chance sur trois vous parait mince, sachez qu’en accumulant de l’expérience vous montez de niveau et débloquez jusqu’à un total de 3 dés personnage.
L’infâme Donjon vous réserve de mauvaises surprises comme l’empoisonnement qui vous ôte des points de vie sur un mauvais résultat, ou la malédiction qui baisser les valeurs de vos dés Personnage.
Lorsque vous atteignez la carte de sortie après l’exploration de 3 salles, vous passez au niveau inférieur du Donjon. Vous réinstallez un plateau de 9 salles, avec la sortie comprenant cette fois un Gardien à battre. Il s’agit souvent de monstres plus puissants mais offrant de belles récompenses.
Une fois le dernier gardien vaincu, votre quête est accomplie et vous pouvez ramener au Roi qui vous a mandaté pour cette expédition le célèbre Rubis d’Og .
L’extension ajoute de nouvelles salles à explorer avec des règles alternatives, 3 nouveaux héros, mais surtout le concept d’Histoire.
Ces péripéties consistent en une présentation narrative d’une scène de Donjon à laquelle le héros doit répondre par un choix ou un jet de dé.
Au détour d’un couloir vous apercevez une porte surmontée d’un panneau indiquant une bibliothèque. Dans un grincement vous la poussez et remarquez un livre installé sur un piédestal. Il s’agit du seul ouvrage non poussiéreux. La curiosité vous anime à la lecture de son titre : Tome des Arts Occultes.
- Décidez-vous de le parcourir au risque de sombrer dans la folie ?
- Préférez-vous brûler cet infâme tome et gagnez un peu d’expérience ?
- Quittez-vous la salle sans hésitation ? De toute façon vous ne savez pas lire.
Cet ajout est intéressant car il a tout à fait sa place dans un Rogue like puisqu’il en est un des fondements. Aussi je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi cet ajout est-il proposé comme une extension et pas inclus d’office dans le jeu.
Bien que l’essence d’un jeu de type Rogue like soit très protocolaire, je ne peux m’empêcher de ressentir l’influence (plus que forte) d’un jeu mobile du même type appelé Pixel Dungeon. C’est donc un des risques de ce type de jeu : le concept est tellement immuable et connu que deux jeux peuvent très fortement se ressembler et ôter la surprise d’une re-découverte.
Le Matériel et les Illustrations :
S’il se veut minimaliste comme son nom l’indique, Mini Rogue offre néanmoins une bonne quantité et qualité de matériel.
Des meeples customisés en magicien ou guerrier pour marquer son parcours sur les cartes du Donjon apporte un travail d’immersion agréable.
Les cartes semblent un peu fragiles à la manipulation. Comme elles sont souvent mélangées je vous recommande de les sleever.
Le jeu propose un peu plus de profondeur à votre aventurier avec une variante lui faisant adopter une posture de combat altérant les dégâts reçus ou les chances de réussite d’un test.
Les dés sont de petite taille mais du coup thématique avec le côté minimaliste. Je note la personnalisation dorée des dés noirs du plus bel effet.
Enfin les plateaux de donjon et de héros sont grands et robustes. J’aurai préféré qu’ils présentent des gouttières creuses afin de faciliter la manipulation des cubes de suivi des caractéristiques, mais cela aurait peut-être été trop pour un jeu de cet acabit.
Les illustrations quant à elles ne me plaisent pas du tout. Elles ont beau respecter le thème et le principe de la boîte minimaliste, elle me donne l’impression d’un voyage rétro insipide.
Elles m’ont rappelé la simplicité « outrancière » des illustrations de Reigns, mais en plus travaillées.
Je regrette qu’elles ne m’aient pas voyager davantage dans mon imaginaire que dans le passé.
En Conclusion :
Mini Rogue se présente fidèle à son nom : un jeu de type Rogue like en minimaliste. Néanmoins ce n’est pas parce qu’une boîte est petite qu’elle ne peut renfermer de trésors.
La mécanique de Dungeon Crawling offerte par ce jeu est somme toute basique mais respecte à la perfection les codes de cette famille de jeux. L’inspiration de certains jeux vidéo du même genre est flagrante, mais l’expérience hors écran possède un plus fort agréable. La réflexion cède principalement la place au hasard des dés, ce qui n’est pas toujours un atout, notamment avec des chances de réussite d’1/3 au début du jeu. Si le sort et la malchance s’acharnent sur votre partie, vous risquez de la voir défiler vitesse grand V. Le sentiment de n’avoir eu aucune chance ni aucun contrôle dessus peut entraîner une bonne dose de frustration.
Néanmoins, les pouvoirs de vos nombreuses classes de Héros sont là pour compenser cet aspect aléatoire. Certes pas au point de rendre le jeu facile.
Malheureusement, le faible nombre de cartes Donjon provoque une redondance à l’exploration de chaque niveau de l’abysse sous terrain. Ceci est d’autant plus vrai qu’une partie vous demande d’explorer parfois jusqu’à 10 niveaux si vous ne tombez pas dans un trou ou ne trouvez pas un raccourci.
Heureusement les détenteurs de l’extensions Profondeurs Damnées ajoutant les histoires trouveront un second souffle au jeu. Entre de nouvelles classes complétant celles de base, de nouvelles rencontres et des événements narratifs à choix multiples, ce petit paquet de cartes renferme un énorme potentiel.
Si vous êtes en recherche d’une expérience Rogue Like hors écran, vous trouverez cela sans concession dans Mini Rogue. Sinon certains jeux sur mobiles vous procureront une sensation très proche, sans l’installation de matériel. Au même titre que Palm Island, il est un très bon jeu solo pour passer le temps ou se détendre en congés. La partie à 2 joueurs ne m’a pas satisfaite, prolongeant simplement la durée des parties sans apporter un chamboulement notable.
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